Baudelaire - Le Port

Le Spleen de Paris (1869) de Charles Baudelaire Première publication du poème dans la Revue de Paris le 25 décembre 1864

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Texte

Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires, au gréement compliqué, auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses, servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.

Questions

  1. Dans quel endroit l'auteur séjourne-t-il ? Faites la liste des mots qui appartiennent au champ lexical de la mer et cherchez le sens des mots que vous méconnaissez.

  1. Dans quelle situation et dans quelle position se trouve l'auteur ?

  1. Quel est l'état d'esprit de l'auteur avant d'arriver sur le port ?

  1. Faites la liste des mots qui appartiennent au champ lexical du mouvement. Comment interpréter cette omniprésence du mouvement dans le paysage ?

  1. Quelle est la réaction de l'auteur devant l'animation du port ?

Illustrations

(1) L'entrée du port de Honfleur (1864) dans le département du Calvados en Normandie (France) par Johan Barthold Jongkind | (2) Manuscrit de Charles Baudelaire. Source : Wikimedia Commons

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